Description
Icône: Le lavement des pieds des apôtres par le Christ, deuxième moitié du XVIIe. Moscou (?)
Dimensions : H. 44.6x31.4x2.5 cm
Le Musée russe de Moscou conserve dans ses salles deux icônes proches de celle-ci par leur style, cf. Russkoe cerkovnoe isskustvo novogo vremeni, Moscou, 2004, ill. 12 et 12a.
Conservation : Très bonne. Quelques petites restaurations éparpillées sur la surface de la pièce.
Provenance : Collection suisse
Références
Lavement des pieds LOT 40
De tout temps, dans tout l'Orient biblique, en raison du climat, de la nature, des sols et de l'état des pistes, les règles de l'hospitalité courtoise impose la pratique de lavement des pieds pour l'accueil des hôtes, pourvus de sandales ou démunis de toutes chaussures de marche. Inspirée sans doute par un souci de confort et d'hygiène, elle devint en outre un rite purificateur, exigée notamment pas la liturgie yahviste, des prêtres officiants dans le sanctuaire. Laver les pieds des hôtes revenait aux esclaves ou aux serviteurs dans les maison qui en étaient pourvues. Encore la coutume judaïque dispensait-elle de cette office les serviteurs israélites.
Cependant l'évangéliste Jean rapporte que Jésus au cours de la dernière Cène se leva de table pour laver lui-même les pieds de ses apôtres (Jn, 13 3-5). On vit alors Pierre indigné s'insurger contre de tels gestes : « Toi Seigneur, nous laver les pieds ! (...) Non, jamais » (Jn, 13, 6-8) Mais bouleversé par la menace de la rupture qui entrainerait la désobéissance, il s'abandonna, finalement corps et âme à la volonté de Jésus (Jn, 13, 9) Celui-ci compris alors au bénéfice de chacun de ses commensaux, l'humble tâche du serviteur préposé au rite de l'accueil (Jn, 13, 4-5 et 12), et à Jean d'expliquer que ses disciple doivent agir les uns envers les autres comme Il vient de le faire, Lui leur Signeur et leur Maître (Jn, 13, 13-17). Voilà de quelle manière les textes transmettent cette leçon d'humilité et d'amour qui est la vertu fondamentale de la vie chrétienne. C'est aussi un prélude à la passion du Christ qui « son heure venue de passer de ce monde vers le Père (...) a aimé les siens qui étaient dans ce monde et les aima jusqu'à la fin » (Jn, 13, 1)
L'iconographie du Lavement des pieds apparait encore au IVe siècle sur des sarcophages en faisant le pendant à l'image qui représente Pilate se lavant les mains. Néanmoins, elle se développe et se multiplie entre le IXe et le XIIe siècle. En Russie, elle n'apparaît pas avant le XVe siècle. Le lavement des pieds fait partie du cycle christologique et est le plus souvent représenté sur la rangée supérieure des iconostases (E.Gladyseva, 1999 ; V.I. Antonova, N.E. Mneva, 1963).
Littérature :
E. Gladyseva, Lavanda dei piedi in Sophia la Sapienza di Dio, Milan, 1999, p.236-237, N°67.
V.I.Antonova et N.E. Mneva, Katalog drevne russkoj zivopisi, Moscou, 1963, t.II, N°365