Références
Documentation:
John Opie dit « The Cornish Wonder » (la merveille des Cornouailles) réalisa des portraits de la famille Paynter dans le Cornwall. Il existe deux branches de la famille Paynter, l’une de St Columb et l’autre de Boskenna, St Buryan près de Penzance. Ainsi, persiste beaucoup de confusions.
Le portrait de Margaret Paynter, connu publiquement (cornishwonder.com) représente Margaret Paynter, née en 1723, mariée à John Pender of Budock Vean on the Helford River, fille de Francis Paynter l’avocat. Le portrait de Margaret Paynter possède des similarités avec notre portrait du jeune Francis Paynter qui provient de la descendance de la famille des Paynter. Dans les deux peintures représentant les membres Paynter, nous notons l'utilisation de la couleur vert de cobalt associée au blanc pour rendre le vêtement en soie. Elle contraste avec un élément rouge, soit le coussin sur lequel repose l'enfant, soit le fauteuil qui apparaît derrière Margaret Paynter. Tous deux ont le visage mis en valeur par un couvre-chef blanc. Madame Paynter, sur fond sombre et indéterminé est montrée de profil tournée vers la gauche. Elle semble sereine, un sourire se dessine sur son doux visage qui porte les traits de sa maturité et elle paraît immergée dans ses pensées.
Notre petit garçon, en bas-âge a tout des allures d’un héritier de famille prestigieuse. Il se tient droit et nous regarde en face de ses grands yeux vert-bleu. Sa tenue est élégante et droite et son vêtement aux lourds drapés est fixé comme une toge romaine. Le charme transparaît plus encore par ses petites courbes potelées et le mouvement diagonal de son bras gauche posé sur sa jambe droite. Le tout est magnifié par le rendu diaphane de la peau, parfaitement maîtrisé d’Opie. Le peintre a su s’inspirer des portraits des maîtres hollandais du XVIIe (il voyagea aux Pays-bas) et du sfumato de de Vinci pour représenter un paysage en arrière-plan.
Aucune indication n’est mentionnée sur la toile ou sur le châssis, seuls les documents de famille apportent des indications d’authentification. Les archives familiales mentionnent la réalisation de cette œuvre vers 1790.
Opie visite l’ouest de Cornwall vers 1799. À Boskenna, il peint Mary Paynter, née Gully.
Mary Gully, décédée en 1782 sera l'épouse de Francis Paynter de Boskenna (mort en 1775, lequel est le frère de Margaret Paynter citée plus haut), ensemble ils auront huit enfants dont un Francis.
Dans « History of the Paynter Family » p. 11, on note qu’ «Un bon portrait de Mary Gully par Opie est accroché dans la salle à manger à Boskenna, ainsi qu’un autre de son fils Francis par le même artiste. Cette admirable réalisation M. Thomas Paynter voulu la donner à la National Gallery mais son cousin, Rev. Prebendary Haweis l’en dissuada et la conserva pour la famille» (traduction libre de l’anglais).
L’œuvre a été relativement bien préservée dans la famille durant toutes ces années, seules de notables déchirures de la toile sur 1.5 et 1 cm en haut à gauche sur le bord au niveau des épaules de l’enfant sont à mentionner.
La peinture garde une très bonne tenue, quelques traces de craquelures mais aucune épidermure, écaillement ou manque.
L’huile sur toile est présentée dans une cadre en bois sculpté et doré à décor de coquilles et volutes.
John Opie est un artiste anglais de grande importance, doué dès son plus jeune âge et qui œuvra prolifiquement jusqu’à sa mort à l’âge de 46 ans. Il est né en 1761, à St. Agnes, près de Truro, dans le Cornwall, comté d'Angleterre, à l’époque rural et très éloigné de Londres. Il y fait ses débuts de peintre. Son éducation artistique se développe par la copie de peintures qu’il a l’occasion de voir. Plus tard, sa maîtrise se renforce jusqu’à connaître un certain succès à Londres. Son premier voyage dans la capitale se déroule en 1780 accompagné de son mentor le Dr John Wolcot. L’année 1782 est une année importante pour l’artiste qui expose pour la première fois à la Royal Academy et qui est présenté à la cour du roi George III. Une commande lui est passée pour réaliser un portrait de Mary Delaney, aujourd’hui conservé à la National Portrait Gallery de Londres. D’autres demandes de portraits affluent par la suite comme ceux du duc et la duchesse de Gloucester, de Lady Salisbury, de Lady Charlotte Talbot ou de Lady Harcourt. Puis, il peint d’autres notables de sorte qu’on dénombre plus de 508 portraits et 252 autres représentations, dont de remarquables scènes historiques. Ses plus célèbres œuvres sont « l’Assassinat de James Ier », « l’Assassinat de David Rizzio » et « Conte d’hiver, Acte II, Scène III ».
Il est élu membre de la Royal Academy (RA) le 13 février 1787 et devient professeur de peinture à la Royal Academy (RA) en 1805. Il est enterré à la Cathédrale Saint-Paul de Londres.
Opie a réalisé d’autres portraits de jeunes garçons citons le remarquable « Master William Buckle Frost (1798–1875) », circa 1805–1806, conservé au Norfolk Museums & Archaeology Service (Norwich Castle Museum & Art Gallery).
Nous remercions Monsieur Viv Hendra pour ses informations complémentaires sur l'œuvre de John Opie.