Références
Apôtre Jean LOT 62, 64, 65, 87, 89, 90, 95, 106, 119, 120
Les textes des évangiles apparaissent comme source principale de renseignements sur la vie de saint Jean. D'après ces textes, Jean fut le frère cadet de Jacques dit le mineur, fils de Zébédée et de Salomée. La famille résidait à proximité de Capharnaum et probablement de Bethsaïde. Il exerçaient le métier de pêcheurs. Comme beaucoup d'autres Galiléens de la région de Jourdain, ils ont été attirés par les prédications de Jean le Baptiste. Jean est probablement l'un des deux disciples (dont le second est André) qui entendent un jour l'annonce du Précurseur désignant Jésus comme « l'agneau de Dieu ». Dès ce moment, Jean comme André, lui aussi, s'attache aux pas de ce nouveau maître qu'ils suivront fidèlement.
Jean sera aussi tôt à côté de Simon-Pierre et Jacques et parfois André, l'un des disciples les plus proches de Jésus, ceux à qui fut réservé le privilège d'assister aux grands moments de sa vie terrestre, telle la Résurrection de la fille de Jaïr, la Transfiguration, l'Agonie (le prière du Christ dans le jardin de Gethsémani).
Choisi parmi les Douze, il appartient à leur collège, souvent placé en tête de liste par les témoins de l'évangile. Sans avoir plus d'égard pour lui que pour d'autres, les textes ne présentent pas pourtant Jean comme entré de plein pied dans les voies de la perfection. Ils signalent son emportement naturel qui lui vaut le surnom de Boanergès (« Fils du tonnerre »). Ils relatent comme sa fougue exclusive l'amène à s'élever contre tel exorciste, qui se permet de chasser les démons au nom de Jésus, attitude que le Maître désapprouve : « Ne l'empêche pas...car qui n'est pas contre nous est pour nous ». Ils retiennent aussi la démarche enthousiaste, mais présomptueuse par laquelle lui et Jacques réclament ou font demander au Christ les premières places dans le royaume messianique.
Mais malgré tout Jean est « le disciple que Jésus aimait » ou plus clairement « préférait ». Ainsi, se trouve-t-il désigné à maintes passages de 4e évangile qui proposent d'originaux témoignages sur ce disciple de prédilection. Il se montre placé le plus près du Christ durant la dernière Cène, de sorte qu'il obtient de lui, sur la demande de Pierre installé plus loin, la confidence qui dénonce Judas l'Iscariote, prêt à la trahison. On devine Jean aussi près de son Maître au début de la Passion, alors qu'après l’arrestation de Jésus à Gethsémani, l'ensemble des disciples l'abandonnent pour s’enfuir à l'abri.
On retrouve le disciple préféré seul cette fois, au pied de la croix dressée sur le Golgotha où va mourir Jésus. Celui-ci le voit à côté de Marie, sa propre mère, et les confie l'un à l'autre : « Voici ton fils...voici ta mère ». Quel plus grand témoignage d'affection le Christ pouvait-il donner à celui qu'il aimait ?
Au matin de la Résurrection, comme Pierre, Jean est alerté par Marie-Madeleine qui a trouvé le tombeau de Jésus vide. Alors, dit le quatrième évangéliste qui parle assurément de lui même : « il vit et il crut ».
Cette longue vie est aussi bien remplie. Les Actes montrent Jean étroitement associé à Pierre au tout premier âge de l'église. Il est avec tous les autres apôtres dans le recueillement du cénacle pour la prière coutumière de la petite communauté primitive. Il est présent aussi au moment de la descente de l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Puis on voit Jean monter au temple avec Pierre et être dans son ombre lorsque celui-ci guérit l'infirme de la Belle Porte « au nom de Jésus Christ le Nasaréen ». Avec Pierre encore, il comparaît devant le sanhédrin et revendique le droit de parole pour les témoins de l'évangile.
Par l'Epître des Galates, nous apprenons, en outre, que Jean se trouve à Jérusalem toujours avec Pierre (Képhas) et au côté de Jacques lorsque Paul revenu dans la ville sainte après son voyage missionnaire (vraisemblablement en 49), reçoit de tous les trois l'assurance de leur pleine communion avec lui et la reconnaissance de sa mission.
Vers l'an 50, probablement après après la mort et l'Assomption de la Vierge Marie, il quitte Jérusalem et se fixe à Ephèse, capitale de l’Asie romaine et dont l’église fondée par Paul qui en demeure le père spirituel, rayonnait sur toute la province proconsulaire. Or, à cette date Paul et Pierre n'existent plus, mis à mort, l'un et l'autre, au cours de la persécution de Néron (66-67). Ainsi, Jean veillera d'Ephèse sur les communautés chrétiennes d'Asie, notamment sur les « sept églises » de l'Apocalypse.
Victime de la persécution de Domicien dans les années 94-96, il aurait été selon Tertulien, amené à Rome et jeté pour sa foi dans une chaudière d'huile bouillante dont il sortit miraculeusement sain et sauf. Déporté, en tout cas, dans l'ile de Pathmos, il revint à Ephèse après l'avènement de Nevra (96-98) et il poursuivit sa tâche apostolique de témoin du Christ.
C'est dans cette ville qu'il mourut à un âge très avancé sous le règne de Trajan (98-117). Ephèse se fait la gloire de posséder son tombeau (A.-M. Gerard, 1989)
L'iconographie de saint Jean l'évangéliste peut varier beaucoup. Il est souvent figuré assis écrivant son évangile, mais peut faire partie aussi de plusieurs scènes comme la Crucifixion, la Déisis, la Dormition de la Vierge etc., et ce sont dans ce cas, ces formules iconographiques qui définissent son image. Il est souvent accompagné ou représenté par son symbole : l'aigle.
Littérature :
A.-M. Gérard, Dictionnaire de la Bible, Paris, 1898, p.582-585)