V112 | 16 Apr 13
82
Icône: Femmes au tombeau, Russie du Nord, début XVIe
Estimate
120'000 CHF
Description
Icône: Femmes au tombeau, Russie du Nord, début XVIe.
Dimensions: H. 82.5x70x4.2 cm
Conservation: L'icône a été restaurée et la couche picturale stabilisée en 1998.
Provenance: Collection suisse.
Références
L'icône représente trois femmes qui sont en train de se parler devant le tombeau vide du Christ dans lequel seul git le linceul. Un ange tenant une croix fait un geste de bénédiction. L'icône montre une image synthétique. Elle met l'accent sur la tombe vide. Qui sont les trois femmes et quel est leur rôle?
Si on se tourne vers les textes canoniques on constate que Matthieu (28, 1-7) ne mentionne que Marie de Magdala et l'autre Marie (la mère de Jaques) (Bible de Jérusalem, 1977) Quand elles arrivent au sépulcre, un tremblement de terre fait rouler la pierre du tombeau. Un homme dans une robe de blancheur éclatante apparaît et leur dit que Jésus est ressuscité. Ensuite c'est Jésus qui leur apparaît et qui leur dit de ne pas avoir peur et d'aller vite annoncer aux disciples qu'il a été ressuscité d'entre les morts.
Marc (16, 1-8) parle de Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Salomé. Elles viennent pour oindre Jésus, mais trouve la tombe ouverte et dedans un homme habillé en blanc qui leur dit que Jésus est ressuscité.
Luc (24, 1-10) mentionne Marie la Magdaleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques, mais il dit aussi qu'il y avait d'autres femmes qui étaient avec elles. Elles annoncèrent la nouvelle aux apôtres mais ils ne crurent pas.
Jean (20, 1-2) est relativement bref à ce sujet. Il ne mentionne que Marie de Magdala.
Le texte apocryphe de Pseudo-Pierre (50-57) est très proche de celui de Marc. Il met l'accent sur la notion du devoir rituel et religieux : « pleurer, se frapper la poitrine », « oindre » le cadavre, « et faire ce que l'on doit »: « Or de bonne heure le (jour) du Seigneur, Marie de Magdala, disciple du Seigneur..., ayant pris avec elle ses amies, vint au tombeau où il était déposé. Elles craignaient que les Juifs ne les voient et elles disaient : « Même si le jour où il a été crucifié, nous n'avons pas pu pleurer et nous frapper (la poitrine), maintenant du moins, faisons-le près de la tombe. Mais qui nous roulera la pierre placée contre l'entrée du tombeau ; afin que étant entrées, nous puissions nous asseoir auprès de lui et faire ce que l'on doit ? Car la pierre était grande et nous craignons que quelqu'un ne nous voie... » Or les femmes qui avaient la fonction de pleureuses, s'occupaient de l'ensevelissement du corps mort, de son embaumement, n'auront pas la possibilité de s'occuper du corps. Leur rôle qui était lié à la mort, ici change (L. Marin, p. 43). Elles sont celles qui feront la découverte de la Résurrection et doivent l'annoncer et par ce fait, elles deviennent une preuve supplémentaire que la mort est vaincue.
Littérature :
Bible de Jérusalem, Paris, 1977 p. 1456, note f
L. Marin, Les femmes au tombeau, Langages, 1971, vol.6, N°22, p. 39-50.
V. I. Antonova, N.E. Mneva, Katalog drevnerusskoj zivopisi, Moscou, 1963, t.I, p.149
E.S. Smirnova, Zhivopis' Velikogo Novgoroda, XV vek, Moscou, 1982, p. 338, N°75
