Références
Présentation de la Vierge au temple LOT 47, 111
L'icône représente Marie, conduite par ses parents et accompagnée par un groupe de vierges, qui avance vers le prêtre Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste. La scène se déroule à l'intérieur de la cour du temple. Ce sont les marches de l'une de ces constructions que Marie, aidée par Zacharie, va gravir pour atteindre le sommet de la tour dans laquelle elle va vivre jusqu'à l'âge de douze ans.
La présentation de la Vierge au temple illustre le texte du Protévangile de Jacques, 7, 2-3. L’auteur, Jacques le Majeur ou Jacques le Mineur, raconte l'arrivée de Marie dans le temple et sa montée jusqu'au troisième degré de l’autel où « le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle (Ecrits, 1997). Et ses pieds se mirent à danser et toute la maison d'Israël l'aima ». Selon l'interprétation d'Origène, les trois parties du temple comme aussi les trois livres de Salomon (Proverbes, Eclésiaste, Cantique des cantiques) symbolisent les trois degrés de la vie spirituelle : la purification, l'illumination et l'union avec Dieu (Origène, Ptr.Gr.). A part ces textes qui restent à la base de l'iconographie, les Catéchèses de Cyrille de Jérusalem et Démètre d'Antioche, Les Homélies de Patriarche Germain et Taraise de Constantinople, ainsi que les Discours de saint Jean Damascène et André de Crète jouent un rôle certain dans l'élaboration définitive de cette iconographie.
Nous avons des témoignages que l'image apparut au VIIIe siècle, mais ce n'est qu'au XIIe siècle que l'iconographie trouve vraiment sa place dans l'église. En effet, en 1166 l'empereur Manuel I Comnène instaure par décret la célébration de la fête de la Présentation de la Vierge au temple. C'est à cette époque aussi que la scène entre dans la composition du Dodekaorton, c'est-à-dire les Douze grande fêtes de l'Eglise orthodoxe (E. S. Smirnova, 2004).
En ce qui concerne la signification symbolique de l'image, la cour du temple représente le premier degré, la vie active de l'homme qui doit se libérer de ses passions (l'apathéa). Joachim et Anne rentrent dans cette cour pour remettre leur enfant entre les mains du prêtre Zacharie. Leur rentrée est solennelle, ils arrivent en cortège accompagnés de vierges porteuses de lampes allumées.
Zacharie attend habillé en vêtement sacerdotaux. Il se tient debout sur les marches d'un escalier qui doit conduire la Vierge en quinze degrés évoquant les quinze psaumes graduels vers le Saint des Saints. Ainsi est symbolisé le deuxième degré de la vie spirituelle qui achemine vers l'union avec Dieu. Marie s'approche de Zacharie sans crainte ni hésitation, elle lève sa tête et ses mains vers lui.
On la voit, enfin, tout en haut sur le ciborium, trônant en conversation avec un ange. Elle devient, elle-même ce Saint des Saints où Dieu habitera. Nourrie du pain de ciel que l'ange lui apportera, elle grandira pour cette tâche (Sendler, 1992, Nicolas Cabasilas, 1992).
Le schéma iconographique trouve ses sources dans l'art byzantin. Le sujet apparaît pour la première fois en Russie au XIe siècle, dans la cathédrale de Sainte-Sophie de Kiev (V. I. Antonova, N. E. Mneva, 1963)(E. S. Smirnova, 2004).
Littérature
V. I. Antonova, N. E. Mneva, Katalog Drevnerusskoĭ Zhivopisi XI-nachala XVIII V.v.; [opyt Istoriko-khudozhestvennoĭ Klassifikat
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face="Arial Unicode MS" size=3>︡ii]. Moskva, 1963, t.I, p. 162
E. Sendler, Les icônes de la Mère de Dieu, Paris, 1992, p. 27-32
Origène sur le psaume 117, Patrologia Graeca 12, col. 1581
Protévangile de Jacques. Ecrits apocryphes chrétiens, Bibliothèque de la Pléiade, Paris 1997, p. 88
E. S. Smirnova, Ikony Severo-Vostocnoi Russi, Rostov, Vladimir, Kostroma, Murom, Rjazan', Moskva, Bologodskii krai, dvina. Seredina XIII – ceredina XIV beka, Moscou, 2004, p. 311 ss., n° 23
Nicolas Cabasilas, Homélie sur la Nativité, sur l'Annonciation et sur la Dormition de la Très-Saintes Mère de Dieu, trad. Jean-Louis Palierne, Lausanne, 1992, p. 24 ss.