Description
Icône: Vierge Hodigitria, sur les marges de l'icône sont représentées Sainte Eudocie et Sainte Juliana, revêtement en argent et vermeil, estampillé IO (en lettre cyrilliques), Moscou, 1835.
Dimensions : H. 31x27x4.7 cm (avec revêtement)
Une icône proche de celle-ci de par son style se trouve aujourd'hui au Musée de l'histoire des religions à Saint-Petersbourg, cf. Russische Ikonen und Kultgerät aus St.Petersburg, 5 Oktober 1991-6 Januar 1992, Staatliche Kunsthalle Baden-Baden, Köln, 1991
Conservation : Très bonne
Provenance : Collection suisse
Références
Vierge Hodigitria Lot 33, 98
Le schéma iconographique de la Vierge Hodigitria se caractérise par la représentation de la Vierge, en pied ou à mi-corps, tenant l’Enfant soit sur son bras gauche, soit sur le droit. La Mère et l’Enfant tournent légèrement leur tête l'un vers l'autre ou sont figurés de face dans une position statique. L’Enfant tient dans sa main gauche un rouleau et bénit de la droite, la Vierge fait un geste qui montre et recommande (E. S. Smirnova, 2004). Quelle est la signification de cette image hiératique, vénérée tant à Byzance que dans tout le monde orthodoxe ? Un texte du XIXe siècle précise que l'image est celle de la « Mère de Dieu qui montre le chemin vers le Christ», mais c'est aussi l'image de la Vierge qui intercède au nom de l'humanité et, de cette manière, elle rassure tous ceux qui prient en leur donnant de l'espoir (B. Pencheva, 2006).
L’image de l’Hodigitria apparaît au VIIe siècle. La formule iconographique diffère légèrement des représentations post-iconoclastes du IXe siècle. Mais même si ces images existent avant l'iconoclasme ou tout de suite après le rétablissement du culte des icônes, la Vierge Hodigitria ne devient très populaire qu'à partir du XIIe siècle (B. Pencheva, 2006). D’après la légende, la première icône de ce type fut peinte par saint Luc au moment où Marie, encore vivante, résidait à Sion. Quand le saint lui a montré le portrait qu'il venait d'exécuter, elle s'exclama: « Ma grâce accompagnera cette image ». L’impératrice Eudoxie, la femme de l'empereur Théodose II (408-456) trouva cette icône lors d’un de ses voyages et l’envoya à sa belle mère Pulchéria (+453) à Constantinople. La tradition veut qu’à la demande de cette dernière, on fit construire un monastère au-dessus d’une source miraculeuse qui avait jailli à côté des murailles de la ville, à l’Est de l’église Saint-Sophie. L'eau de la source guérissait la cécité, le monastère fut appelé Hodegon (du grec, monastère « des guides »). C’est ce premier domicile de l’icône qui lui aurait donné plus tard son nom (C. Angelidi, 2000).
En réalité, les textes qui reflètent l'histoire de cette image sont souvent contradictoires et incomplets. Nous ne saurons probablement jamais quand la première icône de ce type a été peinte ni où elle a été exposée. Toujours est-il qu'elle devint vite très populaire et qu’elle fut copiée et propagée aussi bien à travers le monde byzantin que, presque simultanément, parmi les populations slaves.
Littérature :
B. Pentcheva, Icons and Power, The Mother of God in Byzantium, University Park, Pennsylvania, 2006, p. 112 ss.
C. Angelidi, T. Papamastorakis, The Veneration of the Virgin Hodegetria and the Hodegon Monastery in Mother of God, Representation of the Virgin in Byzantine Art, Milano, 2000, p. 373 ss.
E.S.Smirova, Ikony severo-vostocnoj Russi. Rostov, Vladimir, Kostroma, Murom, Rjazan', Moskva, Bologodskij kraj Dvina. Seedina XIII – seredina XIV veka, Moscou, 2004, p. 275 ss. n° 16.