Née à Toyooka, au Japon en 1902, Morita Shiryu est considéré comme l'un des principaux protagonistes de la scène artistique japonaise d'après-guerre (ère Showa). Inspiré par la longue tradition du sho (calligraphie), une esthétique profondément enracinée dans la philosophie zen, Morita a cherché à canaliser méditativement son énergie et sa liberté artistiques au sein de ce médium, expérimentant et étendant ses limites en utilisant une gamme de matériaux et de techniques, y compris pinceau, encre, papier, paillettes d'aluminium et vernis.

 

Avec son ami et collègue artiste, Inoue Youichi, Morita a fondé le groupe Bokunjinkai (Ink Human Society) basé à Kyoto et la revue d'art mensuelle Bokubi (1951-1981), avec l'intention d'attirer l'attention du monde entier sur l'art du sho contemporain en lui fournissant une plateforme internationale. Cela a été réalisé dans une certaine mesure grâce à l'interaction et au soutien des artistes américains et européens, et des tentatives ont été faites pour établir des parallèles avec le mouvement artistique alors actuel en Occident, notamment l'expressionnisme abstrait. Le premier numéro de Bokubi comprenait sur sa couverture un tableau de l'expressionniste abstrait américain Franz Kline, dans les œuvres duquel Morita «trouva la même beauté que dans la calligraphie».

 

Morita a rapidement acquis une reconnaissance internationale et ses peintures ont été exposées dans le monde entier dès les années 1950. Ses calligraphies ont été exposées au Museum of Modern Art (MoMA), New York, à la Biennale de Sao Paolo, au Stedelijk Museum d'Amsterdam et au National Museum of Modern Art de Sydney.

 

Dans ce travail, Morita a utilisé une large étendue horizontale de papier blanc à travers laquelle, à l'encre noire, il a balayé avec puissance le Kanji (caractère - trait) Ju (BigTree).